Essence et signature

Signature

Faisant partie de la famille des graminées, l’avoine est dotée d’une mobilité et d’une élasticité à toute épreuve ; toute forme de rigidité lui est étrangère. En la comparant à d’autres céréales tels l’orge, le seigle ou le froment, nous pouvons constater une grande différence dans la disposition de ses inflorescences et de ses fruits. Les graines sessiles ou subsessiles des céréales évoquées ci-dessus forment un épi compact. Le comportement de l’avoine en revanche est tout autre. Ses inflorescences et ses graines sont accrochées en filigrane à leurs pédicelles. Dès qu’un champ d’avoine ondule au vent, ses fines inflorescences se mettent doucement à vibrer dans une oscillation secondaire, supplémentaire, et interprètent une mélodie silencieuse. Cette possibilité leur est offerte dans la mesure où les panicules ramifiées ne forment pas un épi compact fixé à la tige, mais qu’elles sont accrochées de manière mobile à leurs fins pédicelles. De quelle manière un édifice, par exemple un bâtiment situé dans une zone présentant un risque sismique, doit-il être construit afin d’être en mesure d’amortir des chocs importants ? Les constructions rigides font ici preuve de peu d’efficacité, une structure capable d’amortir l’énergie des chocs se révèle en revanche indispensable. L’inflorescence de l’avoine est construite de cette manière. L’essence de sa structure réside dans la suspension, de la même façon que le principe du pont suspendu. En comparaison, les autres graminées s’apparenteraient à des ponts reposant sur des piliers fixes. À la perception mentale, l’avoine se révèle un système de lignes de force composé d’un tablier attaché par l’intermédiaire de câbles flexibles en forme d’arc comparables aux cordes d’une harpe. Avoine et harpe (Hafer et Harfe en allemand, N.D.T.), cette similitude ne constitue certainement pas un hasard. L’essence de la plante avoine et celle de l’instrument harpe possèdent une réelle parenté.

Essence

L’essence de l’avoine consiste à absorber l’énergie des influences susceptibles de nous faire perdre notre rythme. Nous avons surtout affaire à ces énergies lorsque nous nous sentons poussés dans nos retranchements ou pourchassés, que ce soit par des tâches difficiles à accomplir, du travail à faire de toute urgence, la détresse ou des commotions. L’avoine absorbe ces chocs et renforce ainsi la résistance. Elle aide à maîtriser psychiquement la pression extérieure mais aussi un grand épuisement physique. Notre époque est caractérisée par des exigences, directives, règlements et processus de travail qui alternent sans cesse, mais aussi d’images qui se succèdent à un rythme effréné. A peine quelque chose est-il apparu que l’on aspire déjà à la restructuration, on songe à une «amélioration». Pour de nombreuses personnes, ceci est la réalité du quotidien professionnel. Dans les cas d’épuisement nerveux et de perte de rythme dus aux situations que nous venons de décrire ou à la suite d’une maladie entraînant un dépérissement, l’avoine a pour effet de renforcer les nerfs et est capable de rétablir le rythme de l’alternance sommeil/veille. L’énergie spirituelle – la condition sine qua non de la résistance dans les situations difficiles – ne nous parvient que lorsque différentes activités sont exécutées selon un rythme défini. Ces tâches doivent pouvoir être accomplies en l’espace d’un certain temps (ni trop court, ni trop long). Vu sous cet angle, l’être humain est lié aux rythmes naturels. Si le rythme du quotidien de la personne ne fait plus écho à ces rythmes naturels, on assiste à une grande perte d’énergie, un déchirement, du stress. Pour prendre une image, la personne vit sa vie comme une course-poursuite. Les personnes sensibles réagissent particulièrement à ces situations.
Par son essence stabilisante, l’avoine a d’une part le pouvoir d’augmenter la résistance et d’autre part celui d’aiguiser la conscience vis-à-vis du fait qu’on s’abandonne souvent soi-même à une inquiétude et une presse inutiles, et se laissant entraîner dans le tourbillon de la multitude des offres. Si l’on choisit en toute conscience et que l’on sait le cas échéant renoncer, un calme inaltérable peut à nouveau s’ancrer dans l’essence de la personne. Ceci s’applique aussi à une éventuelle problématique de dépendance.