Échinacée

Echinacea purpurea (L.) MOENCH  

Essence : Protection, limitation, enveloppe protectrice

Essence et signature

Signature

“Le capitule de l’échinacée possède une base caractéristique, bombée vers le haut. En outre, la partie intérieure brune et bombée du capitule est pourvue de soies épineuses, ce qui lui confère la forme et le caractère d’un hérisson en position de défense. Cette caractéristique a donné au genre son nom botanique d’Echinacea (du grec echinos, hérisson). L’appellation anglaise “Cone Flower” fait également référence à la base conique de la fleur, tout comme le nom allemand “Sonnenhut” décrit la forme de la fleur, semblable à un sombrero, au stade intermédiaire de la floraison (voir ci-dessous).  Les fleurs radiaires pourpres, situées à la périphérie, effectuent un mouvement de 180 degrés au cours du développement de la fleur. Au début, lorsque la fleur vient de s’ouvrir, elles sont verticales vers le haut, encore étroitement enroulées, courtes et à peine colorées. A ce stade, la base de la fleur n’est pas encore bombée. Plus tard, les fleurs rayonnantes s’inclinent à l’horizontale et atteignent leur taille et leur couleur maximales. A ce stade, la base de la fleur commence à s’incurver vers le haut et devient de plus en plus épineuse. La tête de la fleur prend alors la forme d’un sombrero. Ensuite, les fleurs rayonnantes commencent à s’incliner vers le bas jusqu’à ce qu’elles deviennent verticales à la pleine floraison, protégeant à la fois le calice et la tige de la fleur. Il est remarquable que le calice se cache des regards grâce à ce geste des fleurs rayonnantes. Le calice est la partie la plus externe ou la peau d’une fleur, car il constitue l’enveloppe du bouton au début de l’existence de la fleur. Avec ses pétales éclatants de couleur pourpre et le centre surélevé de ses capitules, l’échinacée est une fleur belle et fière. Son parfum est léger et discret, tout en étant très différencié et noble. Loin de la lourdeur ou de la douceur, ce parfum dégage quelque chose de différent. Le caractère inaccessible que l’on devine à la vue et à l’odorat se confirme au toucher. Outre le caractère hérissé de la base de la fleur, il s’exprime dans la surface rugueuse et griffue des feuilles et de la tige, qui ne se voit pas sur la plante bien formée, mais se remarque clairement au toucher. Cette caractéristique souligne également la personnalité de la plante, qui s’efforce de se protéger et de ne rien laisser s’approcher d’elle. Si l’on mâche un morceau de racine, une fleur ou une feuille de la plante, ou si l’on prend quelques gouttes de teinture mère directement sur la langue, on remarque un goût légèrement piquant qui laisse une sensation de fourrure et un effet légèrement anesthésiant. Il s’agit de l’effet des isobutylamides, une classe de composants présents dans toutes les parties de la plante à des concentrations variables. L’isolement et l’inaccessibilité sont les caractéristiques que nous pouvons reconnaître dans les pouvoirs de création de la plante. Il est facile d’établir un lien entre un tel caractère et le renforcement bien connu du système de défense de l’organisme par les extraits d’échinacée. Le système immunitaire est le mécanisme de défense biologique qui empêche les agents pathogènes de pénétrer, de se multiplier et de se propager. Le principe de fonctionnement du système immunitaire s’appelle donc le blindage, afin que les micro-organismes pathogènes ne s’approchent pas trop de nous. C’est dans ce domaine que l’échinacée déploie son efficacité psychique. Son essence de protection et d’inaccessibilité aide notre âme à laisser s’écouler ou rebondir sur nous les attaques et les situations irritantes sans importance. L’essence de l’échinacée nous donne en quelque sorte une peau protectrice, une cuirasse ou une armure de chevalier et éloigne ainsi toutes les flèches de nous. Elle nous aide à ne pas voir, à ne pas percevoir, à ignorer ce qui n’est pas important. De la même manière que le système immunitaire éloigne en permanence de nous d’innombrables agents pathogènes sans notre participation consciente, le psychisme, qui est capable de vivre, ignore les situations pathogènes psychiques qui ne sont pas d’actualité pour nous pour le moment. C’est là que l’échinacée intervient en soutien”.  

Essence

“C’est l’essence même de l’échinacée de nous protéger par une peau protectrice, un bouclier sur lequel rebondissent les déclencheurs potentiels de conflits. Les maladies infectieuses résultent de l’interaction de trois facteurs : les agents pathogènes, les défenses physiques (système immunitaire, milieu) et les défenses psychologiques. Comme les agents pathogènes sont toujours présents sans qu’il y ait nécessairement une infection, la clé réside dans les défenses immunitaires. L’importance du système immunitaire et du milieu est bien connue, mais l’influence psychique sur le système immunitaire ne doit pas être sous-estimée. Une faiblesse immunitaire est souvent déclenchée par une situation conflictuelle. Il est important de faire la distinction entre les conflits qui affaiblissent et ceux qui renforcent. Les conflits sont renforçants et doivent être vécus lorsqu’ils contribuent à un processus de prise de conscience, par exemple lorsqu’il s’agit de se démarquer de l’exploitation psychique. En revanche, ils sont affaiblissants lorsqu’ils reposent sur une cause futile, lorsque l’on s’irrite, que l’on se fâche ou que l’on se dispute à propos de choses qui ne nous concernent pas ou qui sont si insignifiantes qu’il vaut mieux les ignorer. Souvent, les conflits éclatent dans des situations de stress (surcharge de travail et de problèmes, manque de sommeil, temps froid et humide). Le moindre événement peut alors devenir un déclencheur. Il est donc nécessaire de développer une immunité psychique face aux nombreuses petites imperfections de la vie, de les ignorer. La force essentielle de l’échinacée nous y aide. L’échinacée nous enveloppe pour ainsi dire d’une peau protectrice qui nous isole et maintient ensemble ce qui, autrement, tomberait dans la séparation et donc dans le conflit”.

Botanique

Echinacea purpurea (L.) MOENCH, l’échinacée rouge, est une plante vivace originaire d’Amérique du Nord. La plante atteint une taille imposante, jusqu’à 1,80 m de hauteur. Ses feuilles sont largement ovales à la base et deviennent plutôt larges et lancéolées vers le haut, au moment de la floraison. La tige est légèrement recouverte de poils, mais les feuilles sont clairement couvertes de soies, ce qui donne à la plante un aspect plutôt rugueux et éraillé. Cela ne semble pas correspondre du tout à l’image des grandes fleurs en panier expressives qui se trouvent au sommet des tiges et apparaissent de juin à août. Celles-ci sont caractérisées par des fleurs ligulées d’un magnifique rouge rosé à pourpre. Au début de la floraison, les fleurs ligulées encore vertes se dressent d’abord verticalement vers le haut, puis, au fur et à mesure de leur développement, elles prennent cette belle coloration et se replient à 180 degrés vers le bas. Les fleurs tubulaires, qui se trouvent au centre de la fleur de la corbeille, sont accompagnées de spathes dures, qui ressemblent à un hérisson au toucher et qui ont également donné à l’échinacée le nom de “tête de hérisson”. Le nom latin “Echinacea” est également dérivé du mot grec signifiant hérisson (echinos). Au cours de la phase de floraison, la partie centrale de la fleur s’incurve de plus en plus comme un cône, ce qui lui donne sa forme caractéristique. Dans les cultures en fleurs, il y a une visite intensive de nombreux insectes pollinisateurs.

Utilisation

Originaire d’Amérique, la plante médicinale Echinacea purpurea (L.) MOENCH a une longue tradition dans la médecine indienne. Il n’est donc pas surprenant que l’utilisation de préparations à base d’échinacée ait rapidement acquis une place de choix auprès des médecins homéopathes aux États-Unis. La plante d’échinacée a finalement trouvé son chemin vers l’Europe, où elle est aujourd’hui cultivée en grandes quantités pour la fabrication de médicaments. Les formes d’administration sont variées et vont des jus de plantes fraîches pressées aux extraits en passant par les teintures phytothérapeutiques et homéopathiques. L’échinacée est principalement utilisée en cas de rhume. En phytothérapie, l’échinacée est utilisée pour la prévention et le traitement des rhumes. Il s’agit d’une indication bien documentée et prouvée. En homéopathie, Echinacea purpurea (L.) MOENCH est également utilisé comme traitement de soutien en cas d’infections graves et fébriles.

Ingrédients

Parmi les composants typiques de l’échinacée rouge, on trouve des dérivés de l’acide caféique (par exemple l’acide cichorique), des flavonoïdes, de l’huile essentielle, des polyacétylènes, des alkamides et des polysaccharides.

Références

  • Hänsel, R., Keller, K., Rimpler, H. & Schneider, G. Hagers Handbuch der pharmazeutischen Praxis Volume 5 Drogen E-O. (Springer-Verlag Berlin Heidelberg 1993, 1993).
  • Hänsel, R. & Steinegger, E. Hänsel / Sticher Pharmacognosie Phytopharmazie. (Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft GmbH, Stuttgart, Allemagne, 2015).
  • Madaus, G. MADAUS LEHRBUCH DER BIOLOGISCHEN HEILMITTEL BAND 1-11. (mediamed Verlag, Ravensburg, 1990).
  • Comité sur les produits médicinaux à base de plantes (HMPC). Rapport d’évaluation sur Echinacea purpurea (L.) Moench., radix. EMA/HMPC/424584 (2016).
  • BGA/BfArM (Commission D). Echinacée pourpre (Echinacea purpurea). Bundesanzeiger 213, (1989).
  • BGA/BfArM (Commission E). Echinaceae purpureae herba (échinacée pourpre). Bundesanzeiger 43, (1989).
  • Kalbermatten, R. & Kalbermatten, H. Teintures mères végétales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2014).
  • Kalbermatten, R. Essence et signature des plantes médicinales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2016).

Images : Ceres Heilmittel AG, Kesswil

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