FRÊNE COMMUN
Fraxinus excelsior L.
Essence: Tonus, persévérance, tolérance, portance, attachement à un objectif
Essence et signature
Signature
De par son essence qui exprime l’indulgence et la flexibilité, le frêne prodigue les énergies spirituelles nécessaires aux catégories de personnes décrites ci-dessus. Le frêne est un arbre commun et répandu de la famille des oléacées (qui comprend également l’olivier, le lilas, le jasmin, le forsythia et le troène). Le bois du frêne est aussi dur que celui du chêne, mais contrairement à ce dernier, il est d’une extrême élasticité. Il est donc particulièrement adapté à la fabrication de manches d’outils très recherchés et d’arcs destinés au tir. Autrefois, il était également utilisé pour la production d’hélices d’avions et de skis. Les adolescents ruraux s’amusent parfois à escalader les jeunes frênes et à s’agripper à leur cime avec l’objectif de se laisser ensuite lentement descendre au sol, mettant de ce fait l’ensemble du petit arbre en tension pour former un arc gigantesque. Quel jeu cruel infligé à ce jeune arbre et qu’aucun autre que le frêne ne serait capable de supporter !
Le bourgeon représente la partie la plus vitale d’un arbre. Renfermant l’intégralité de la pousse et de la fleur sous une forme miniature, il aspire à l’épanouissement. Le bourgeon contient l’énergie potentielle de la plante à son plus haut degré. La couleur qui exprime cette vitalité est bien entendu le vert, à l’instar des feuilles de la plupart des plantes. Parfois, les bourgeons peuvent cependant être rouges et exprimer de ce fait une énergie calorifère intérieure. Si le frêne ne nous en faisait pas la démonstration, l’existence de bourgeons noirs serait difficilement imaginable. Exhibant donc réellement des bourgeons noirs, veloutés, le frêne se distingue de ce fait de manière significative des autres végétaux.
Le noir ne représente pas une couleur, mais son absence ; les surfaces noires ne reflètent pas la lumière vivifiante, mais l’absorbent ; le noir est de ce fait très rare dans la nature vivante. Nous constatons donc un énorme contraste entre la vitalité à l’intérieur du bourgeon et son aspect extérieur. Ce contraste surprend d’autant plus que le frêne fait partie de la catégorie des arbres affichant le plus de vitalité et qu’il fait même preuve d’une forte croissance. L’essence du frêne serait-elle en mesure d’exprimer par le biais de ce contraste qu’elle met l’ensemble de sa vitalité à la disposition d’autrui, qu’elle ne s’en sert donc pas dans le but de promouvoir sa propre splendeur ?
Les feuilles du frêne sont opposées, composées imparipennées, elles portent neuf à treize folioles finement dentées. Même au niveau des cimes les plus puissantes, la disposition des feuilles isolées résulte d’un plan qui permet toujours à la lumière directe du soleil d’atteindre le sol. En observant la cime de l’arbre du dessous, nous identifions avec précision son feuillage régulier composé d’innombrables feuilles disposées en forme de spirale. En faisant glisser notre regard de nouveau sur le sol, et pour peu qu’il s’agisse d’une journée ensoleillée et pas totalement dépourvue de vent, nous pouvons nous réjouir du jeu des lumières dansant avec l’ombre. Cela signifie que les autres créatures qui séjournent dans la zone d’influence du puissant frêne protecteur ne sont pas condamnées à l’ombre, qu’elles ont elles aussi accès à la lumière et donc la possibilité de s’épanouir en fonction de leur caractère propre. Lorsque les feuilles tombent à l’automne, elles infligent des cicatrices frappantes aux branches. Toutes les branches des arbres plus âgés sont donc parsemées de cicatrices remarquables laissées par les feuilles. Le processus de décomposition des feuilles du frêne produit un phénomène singulier, mais malheureusement d’une telle rareté qu’il est même ignoré par de nombreux spécialistes. De toute évidence, en février ou en mars et sous certaines conditions de température et d’hygrométrie, les feuilles de frêne en décomposition sont à même de développer un merveilleux parfum de fleur. J’ai fait un jour l’expérience d’une telle forêt entièrement emplie de ce magnifique parfum au cours de la saison hivernale. En dépit de la décomposition des énergies vitales, il peut donc arriver qu’un indice de la vivacité de l’été à venir s’élève de la feuille du frêne.
Essence
Le type d’être humain représenté par le frêne est doté d’une solide persévérance. S’il a un objectif en tête, il peut faire preuve d’une opiniâtreté et d’une patience quasiment sans bornes pour l’atteindre. Il ne se laisse pas non plus déconcerter par les revers de fortune et les échecs; s’il rate quelque chose, il y voit le devoir de procéder à une optimisation, à un nouveau départ, et il se remet immédiatement au travail avec un élan considérable. Pour ce faire, il peut se mettre à l’écart et s’isoler jusqu’à ce que son but soit atteint. Cela est représenté par les bourgeons noirs du frêne. Grâce à son enveloppe sombre, il protège la partie intérieure de la lumière pour la préserver jusqu’au moment de la révéler au grand jour.
Au tir à l’arc, la flèche, l’arc (tous deux en bois de frêne) et la corde tendue se fondent pour ne faire qu’un. Cette image convient tout à fait à la personne décrite, qui remet tout en position initiale et se tend vers l’objectif qu’elle vise. Le frêne a une grande portance; pourtant, il ne se place pas au centre et sait rester humble.
Il est le prototype de l’être peu soucieux d’une réussite rapide et pour qui le plus important est l’objectif.
On retrouve le contraire de ce comportement chez les personnes qui manifestent trop peu de tonus et de concentration sur l’objectif pour accéder à la réussite. Elles cherchent à rejeter la faute sur des circonstances extérieures ou sur d’autres personnes, s’en affligent, s’en énervent, et se cabrent. Il n’est pas réellement nécessaire de souligner le fait que sur le long terme, ce comportement a des répercussions négatives sur la santé. La colère, le chagrin et le combat contre des résistances imaginaires entraînent des dysfonctionnements physiques. On peut voir apparaître des processus inflammatoires chroniques, des douleurs rhumatismales ou de la polyarthrite.
Par l’élasticité, la portance et la souplesse qui caractérisent son essence, le frêne apporte au type d’être humain décrit les forces psychiques nécessaires.
Botanique
Fraxinus excelsior L., le frêne commun, est un arbre à feuilles caduques qui peut atteindre 40 m de haut. Le frêne, qui fait partie de la famille des oléacées, est l’une des plus grandes espèces d’arbres à feuilles caduques indigènes. Cette espèce vigoureuse peut vivre 200 à 300 ans et s’installe volontiers dans des endroits plus humides. Le frêne se caractérise par une grande tolérance aux inondations et peut, selon les plantes, supporter de rester jusqu’à 30 jours ou plus dans une zone riveraine inondée. C’est un arbre à enracinement profond et intensif. Le frêne fournit un bois précieux qui réunit presque toutes les propriétés positives que peut avoir le bois : Élasticité, flexibilité, résistance, absence d’échardes et durabilité. L’écorce gris verdâtre du frêne est d’abord lisse, puis devient beige clair et se fissure longitudinalement. Le frêne présente généralement un tronc à croissance droite, avec une couronne sphérique et lâche. Sur ses branches, il présente des bourgeons d’hiver brun-noir typiques et voyants. Ces bourgeons se transforment en fleurs au printemps, ce qui peut arriver dès le mois de mars les années chaudes. Ce n’est qu’à partir d’avril et jusqu’en mai que se développent les feuilles opposées de 20 à 35 cm de long, qui sont imparipennées. Elles comportent jusqu’à 15 folioles, généralement longues de 5 à 11 cm et larges de 1 à 3 cm. Elles sont ovales allongées ou lancéolées, cunéiformes à la base, longuement pointues et fortement dentées. Le frêne ne présente pas de coloration automnale prononcée. Les fruits mûrs du frêne sont dispersés par le vent. Une stimulation par le froid est nécessaire pour déclencher leur germination. L’embryon se développe ensuite pendant plusieurs mois dans le sol jusqu’à atteindre sa taille maximale. La jeune plantule qui se développe alors, ainsi que les jeunes plantes, sont initialement tolérantes à l’ombre, mais les frênes plus âgés perdent cette tolérance et sont sensibles à l’ombre. Ces dernières années en particulier, le dépérissement du frêne, provoqué par un champignon, s’est fortement répandu et représente aujourd’hui une grande menace pour les frênes d’Europe centrale.
Utilisation
Le frêne est décrit dans la littérature depuis l’Antiquité et est fortement ancré dans les mythologies et les légendes. Ainsi, dans la mythologie nordique, le frêne est considéré comme un arbre universel. Grâce à son bois dur qui pousse rapidement et à son écorce qui peut être utilisée pour le tannage et la teinture, le frêne est considéré depuis des millénaires comme une plante très précieuse. Son utilisation médicale est également connue depuis Hippocrate. La sève, les feuilles, les racines, les graines et l’écorce étaient utilisées en médecine. Outre son utilisation comme antidote en cas de morsure de serpent, le frêne était déjà connu pour ses vertus diurétiques et antirhumatismales, qui sont toujours d’actualité dans la médecine complémentaire.
Ingrédients
Les principaux composants du frêne sont des composés phénoliques : Flavonoïdes et acides phénoliques tels que le kämpferol et la quercétine, ainsi que l’acide férulique ou caféique. On y trouve également des (séco)iridoïdes, des triterpènes et des minéraux.
Références
- Comité sur les produits médicinaux à base de plantes (HMPC). Rapport d’évaluation sur Fraxinus excelsior L. ou Fraxinus angustifolia Vahl, folium. EMA/HMPC/239269/2011 (2012).
- Madaus, G. MADAUS LEHRBUCH DER BIOLOGISCHEN HEILMITTEL BAND 1-11. (mediamed Verlag, Ravensburg, 1990).
- BGA/BfArM (Commission D). Fraxinus excelsior. Bundesanzeiger 109 a, (1987).
- Kalbermatten, R. & Kalbermatten, H. Teintures mères végétales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2018).
- Kalbermatten, R. Essence et signature des plantes médicinales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2016).
Images : Ceres Heilmittel AG, Kesswil.


