MARRON D’INDE
Aesculus hippocastanum L.
Essence: force de redressement, légèreté, contrôle de soi, recueillement, sérieux et gaieté, llumière dans les ténèbres
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Essence et signature
Signature
Dès le mois de janvier, les bourgeons du marronnier d’Inde commencent à grossir de manière impressionnante et à se couvrir d’une fine pellicule brillante, collante. Leur bombement préfigure la formation d’une substance riche. Lorsqu’ils s’ouvrent largement au printemps afin de libérer les feuilles de leur enveloppe, ces dernières sont déjà trop grandes, très lourdes et malgré tout encore trop faibles pour parvenir à s’ériger. Les folioles pendent mollement à leur pétiole dressé diamétralement vers le haut. Tels les membres de marionnettes sans vie, les folioles s’effondrent sur elles-mêmes, maintenues exclusivement par un seul point situé à l’extrémité du pétiole. Progressivement, elles sont cependant redressées par une énergie qui les relève comme autant de fils invisibles jusqu’à ce qu’elles adoptent finalement leur position correcte, horizontale, afin de s’exposer aux rayons du soleil. Les feuilles composées de cinq à sept folioles dentées sont palmées, digitées, elles ressemblent aux doigts d’une main. Toutes les parties sont issues d’un point central situé à l’extrémité du pétiole. C’est à partir de là que l’ensemble de l’apparence de la feuille est maintenu, nourri et contrôlé. Nous sommes en présence d’une structure de feuille rare, en règle générale, les folioles des feuilles pennées sont disposées en rang de part et d’autre d’une nervure principale qui forme l’axe central de la composition de la feuille.
Lorsque les feuilles se sont enfin étendues latéralement, la formation des fleurs a déjà bien progressé. Tels des cierges lumineux, leur floraison blanche décore les cimes des marronniers d’Inde printemps après printemps. En les observant de plus près, nous tentons de comprendre la structure de la fleur et de retracer la manière dont les différents pétales et étamines sont disposés. La tâche se révèle cependant difficile ! Ce n’est qu’en déployant une énergie réflexive intense que nous parvenons à découvrir la structure de la fleur du marronnier d’Inde. Mais faisons fi de botanique et abandonnons-nous au charisme de cette fleur. Ses pyramides florales d’un blanc éclatant rehaussées de touches rouges et jaunes au centre sont tout simplement splendides à admirer. Plus tard, en été, le feuillage dense du marronnier d’Inde forme une cime absolument compacte qui refuse aux rayons du soleil le moindre passage en direction du sol, il procure donc une ombre parfaite. C’est pour cette raison que cet arbre est si populaire dans les bars et restaurants disposant d’un jardin. En automne, les enfants se réjouissent en ramassant leurs fruits dodus couleur marron. Les semences mûrissent entourées d’une capsule coriace charnue, verte, hérissée de pointes. Cette bogue se fend plus tard et laisse tomber les marrons au sol. La splendeur de ces marrons fraîchement « éclos » s’estompe en revanche très vite, elle ne semble pas être destinée au monde extérieur, se contentant d’agir à l’intérieur du fruit. En résumé, le marronnier d’Inde dispose d’énergies qui redressent, qui exercent un contrôle central, ainsi que de la faculté de pénétrer l’espace intérieur obscur grâce à la blancheur lumineuse, aux couleurs éclatantes et à une splendeur étincelante.
Essence
Le marron d’Inde possède la force de faire se redresser les personnes; elle rétablit notre contrôle sur les processus qui échappent à la conduite intérieure et de ce fait se perdent dans des détails secondaires, des choses dénuées d’importance et finissent par obéir à une logique propre sur laquelle nous n’avons plus prise. Les pensées incontrôlées qui tournent en rond et un manque de conduite intérieure sont influencés positivement par l’essence du marron d’Inde tout comme le sang, qui du fait de l’insuffisance veineuse ne peut plus retourner jusqu’au cœur sans être gêné. Une faiblesse de la conduite intérieure peut se manifester par une gaieté superficielle (un manque de sérieux) ou par un sérieux excessif. L’essence du marron d’Inde aide à trouver l’alternance appropriée et la bonne proportion entre gaieté et sérieux. Le type marron d’Inde est sérieux, avec une tendance à la mélancolie. Il assume ses responsabilités avec un grand dévouement pouvant confiner au reniement de ses propres besoins. Il lui manque la légèreté, il ne sait pas comment gérer les situations et les faits de manière ludique et tend à avoir des sentiments de culpabilité. Il ressent un fort besoin de contrôle; il ressasse des jours et des jours les événements pénibles, les «rumine» et ne sait pas lâcher prise. Se laissant parfois écraser sous la charge des responsabilités, il risque d’avoir mal aux reins (douleurs lombaires). L’influence du marron d’Inde peut remettre d’aplomb le corps et la psyché. L’énergie positive du marron d’Inde est symbolisée par l’enfant qui, pris par le jeu et l’enthousiasme, aborde encore n’importe quelle situation avec intérêt et curiosité. Il diffuse autour de lui une joie pétillante et lumineuse, avec la même facilité que le fruit mûr du marron d’Inde, brillant, rond et frais s’échappe en roulant de sa capsule.
Botanique
Le marronnier d’Inde(Aesculus hippocastanum L.) est un arbre à feuilles caduques, à durée de vie relativement courte, qui peut atteindre 35 m de haut. Il appartient à la famille des sapindacées et n’apparaît en Europe centrale que planté ou à l’état sauvage. Il est originaire du sud-est de l’Europe. L’arbre a un tronc court, souvent tordu, et son bois est clair et tendre. Au printemps, ses bourgeons collants donnent naissance à de grandes feuilles typiques, qui, contrairement à toutes les espèces d’arbres indigènes, sont munies de doigts. Les 5 à 7 folioles pendent d’abord mollement vers le bas, mais se redressent ensuite et s’étalent à l’horizontale. Les fleurs apparaissent de mai à juin et sont regroupées en inflorescences riches. Les fleurs blanches présentent des marques de sève, d’abord jaunes, puis rouges après la pollinisation. Les insectes reconnaissent ce changement de couleur et ne volent plus vers les fleurs pollinisées. Les fruits ne se développent que dans les parties inférieures des inflorescences, car seule une petite partie des fleurs peut se transformer en fruits en raison de leur poids. La graine est emballée dans une coque verte en forme de pointe d’épine qui s’ouvre lorsqu’elle touche le sol et libère la graine brune merveilleusement brillante.
Utilisation
Le marronnier d’Inde est un remède classique pour les veines. Les graines sont utilisées directement en infusion ou sous forme de médicaments prêts à l’emploi. L’utilisation en phytothérapie est centrée sur l’insuffisance veineuse chronique. L’homéopathie utilise également Aesculus hippocastanum pour traiter les douleurs lombaires et sacrées. Les conséquences de la stagnation du reflux sanguin dans le système veineux sont extrêmement variées. Au niveau des jambes, les personnes concernées ressentent généralement un gonflement, des douleurs, une sensation de lourdeur et des démangeaisons. Les crampes nocturnes des mollets sont fréquentes. Il existe également une forte tendance à l’œdème et à la formation de varices. Dans les cas les plus graves, on observe des thromboses ou des ulcères de jambe. Les médicaments dérivés du marronnier d’Inde peuvent apporter un soulagement grâce à leurs propriétés vaso-occlusives, oedémoprotectrices, veinotoniques et anti-inflammatoires. La congestion de la veine porte et la maladie hémorroïdaire font également partie du complexe de symptômes veineux. En cas de blessures sportives avec formation locale d’œdèmes et d’ecchymoses, Aesculus hippocastanum peut également être utilisé en application externe.
Ingrédients
Les composants caractéristiques de l’Aesculus hippocastanum L. sont les saponines triterpéniques. L’aescine est considérée comme le composant le plus important. On y trouve également des flavonoïdes, notamment des glycosides de quercétine et de camphre. Les graines de marron d’Inde contiennent également des sucres, de l’amidon, des polysaccharides, de l’huile grasse, des protéines et des minéraux.
Références
- BGA/BfArM (Commission D). Aesculus hippocastanum (Aesculus). Bundesanzeiger 190 a, (1985).
- Comité sur les produits médicinaux à base de plantes (HMPC). Monographie communautaire sur les plantes médicinales Aesculus Hippocastanum L., Semen. (2009).
- Hänsel, R. & Steinegger, E. Hänsel / Sticher Pharmacognosie Phytopharmazie. (Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft GmbH, Stuttgart, Allemagne, 2015).
- Madaus, G. MADAUS LEHRBUCH DER BIOLOGISCHEN HEILMITTEL BAND 1-11. (mediamed Verlag, Ravensburg, 1990).
- Kalbermatten R, Kalbermatten H. Teintures mères végétales. 7th ed. AT Verlag, Aarau, Suisse ; 2014.
- Kalbermatten R. Nature et signature des plantes médicinales. 9th ed. AT Verlag, Aarau, Suisse ; 2016.
Images : Ceres Heilmittel AG, Kesswil.


