Pâquerette

Bellis perennis L.

Essence: Intouchabilité, innocence, intégrité, candeur

Essence et signature

Signature

Quel enfant n’a jamais cueilli des pâquerettes pour en faire un bouquet pour sa maman ? Une inflexion tout à fait pure, claire, ne résonne-t‑elle pas au fond de nos cœurs lorsque nous observons quelques enfants en bas âge cueillir des pâquerettes et s’en décorer mutuellement les cheveux ? Les enfants ressentent une proximité mentale avec cette petite fleur modeste qui est souvent négligée, piétinée, mais qui sait malgré tout préserver son intégrité. La pâquerette est une fleur de gazon et de prairie. Elle fait partie de la famille des astéracées, aux espèces innombrables. La structure simple, nette de la petite inflorescence peut certainement être qualifiée d’archétype de la fleur infantile. La couleur des fleurs ligulées du pourtour, rose au début, se transforme plus tard en un blanc immaculé. Les fleurs centrales forment un simple cercle jaune. Lorsque la pelouse est tondue pour la première fois au printemps et que les capitules sont coupés, il ne se passe pas beaucoup de temps avant que la plante ne forme de nouvelles fleurs, mais cette fois-ci avec des tiges nettement plus courtes. Si le gazon est tondu encore plus à ras notre petite plante s’adapte aussitôt. Manifestant une résistance à toute épreuve, elle ne semble motivée que par un seul objectif, celui de dresser sa petite inflorescence vers le ciel et de préserver sa pureté. D’où vient donc cette énergie, ce courage que rien n’est en mesure d’ébranler ? La plante possède une hampe florale en rosette d’une incroyable résistance à partir de laquelle elle mobilise toujours de nouvelles énergies. Les innombrables feuilles sont toutes radicales et forment une épaisse rosette. En observant la structure de la feuille de plus près, nous constatons des signes distinctifs selon toute apparence inconciliables, ce sont des feuilles robustes, charnues qui rayonnent malgré tout d’une splendeur accentuée. Nous y identifions une expression à la fois de robustesse et de vitalité.

Lorsqu’elles flétrissent, la plupart des plantes subissent un changement nettement visible. L’éclat des couleurs et la splendeur des formes disparaissent, les pétales de la corolle rappellent l’impermanence de toute vie. Mais avez-vous déjà vu une pâquerette flétrie ? Bien évidemment, elles ne font pas exception, elles aussi se fanent à l’instar de toute vie. Elles ont cependant la chance de se faner avec une telle discrétion, les petites languettes blanches des fleurs du pourtour tombent rapidement sans grand changement de couleur tandis que la couleur jaune des fleurs tubuleuses du disque floral central adopte le vert du gazon, que les petites plantes fanées s’intègrent à la pelouse de manière quasiment imperceptible. La pâquerette semble donc aspirer à n’être que fleur et vouloir se soustraire des conséquences du processus de reproduction (flétrissement et maturité).

Essence

L’essence de la pâquerette tourne autour du maintien de l’innocence enfantine et de la pureté. La pâquerette tente de se protéger des souillures entraînées par les implications coupables allant de pair avec l’avancement en âge. Comme, au bout du compte, ceci est impossible, elle a peur du monde des adultes. Si timide et vulnérable soit-elle, elle est néanmoins capable de libérer de grandes forces pour guérir les séquelles des attaques dont son intégrité psychique et physique a été victime. Un nom allemand de la plante, Maßliebchen (amatrice de modération), exprime sa capacité à garder la mesure en amour, ce qui signifie qu’elle dose la passion du désir d’aimer, qu’elle atténue la puissance sexuelle excessive. La pâquerette est d’une aide inestimable pour toutes les blessures psychiques et physiques occasionnés par l’emploi d’une force déchaînée, surtout et notamment pour les cas d’agression sexuelle.

Botanique

La pâquerette(Bellis perennis L.), appartient à la famille des astéracées (Asteraceae). C’est une plante vivace qui peut atteindre 5 à 15 cm de hauteur et dont la rosette de feuilles basales vitales reste visible toute l’année. Des feuilles légèrement charnues et obovales naissent des tiges florales sans feuilles au bout desquelles se trouvent des fleurs de 10 à 30 mm. L’intérieur des fleurs est composé de fleurs tubulaires jaunes, tandis que les fleurs ligulées blanches, qui peuvent souvent être roses, se trouvent sur les bords. La plante fleurit presque toute l’année (de janvier à novembre), mais la période de floraison principale se situe clairement au printemps. Si les fleurs sont fauchées ou broutées, la rosette pleine de vitalité donne immédiatement naissance à de nouvelles fleurs. Une gestion fréquente favorise même la plante, c’est pourquoi elle se reproduit volontiers dans les pelouses tondues à ras.

Utilisation

La pâquerette fait partie intégrante de la médecine naturelle et de la cuisine à base d’herbes sauvages depuis des siècles. Il s’agit d’une plante médicinale non toxique pour l’homme et les animaux. La bellis appartient à la famille des astéracées, qui comprend également de nombreuses autres “herbes cicatrisantes” comme l’arnica et le calendula. Il n’est donc pas surprenant que les applications phytothérapeutiques et homéopathiques de Bellis perennis L. présentent de nombreux points communs avec le mode d’action de l’arnica : Blessures, gonflements, contusions, luxations, entorses et hématomes. La sensation typique est une sensation de blessure et d’écrasement au niveau des muscles. Les symptômes caractéristiques de Bellis sont le plus souvent les conséquences d’un surmenage et d’un excès de travail. Les teintures alcooliques et les dilutions homéopathiques jusqu’à D12 constituent une forme de préparation populaire pour la prise interne. L’application externe sur les muscles et les articulations est également très courante. Dans la littérature spécialisée en naturopathie, Bellis perennis L. est également recommandée pour le traitement des maladies de peau, notamment chez les enfants. En gynécologie traditionnelle, on dispose de bonnes expériences dans le traitement des hémorragies utérines et des suites d’interventions chirurgicales.

Ingrédients

Les principaux composants de Bellis perennis L. sont des saponines triterpéniques et des flavonoïdes (notamment des glycosides d’apigénine, de kaempférol et de quercétine). En outre, des tanins, de l’huile essentielle, des acides organiques, des composés mucilagineux et sucrés ont également été détectés.

Références

  • Hänsel, R., Keller, K., Rimpler, H. & Schneider, G. Hagers Handbuch der Pharmazeutischen Praxis Volume 4 Drogen A-D. (Springer-Verlag, 1992).
  • Madaus, G. MADAUS LEHRBUCH DER BIOLOGISCHEN HEILMITTEL BAND 1-11. (mediamed Verlag, Ravensburg, 1990).
  • BGA/BfArM (Commission D). Bellis perennis (bellis perennis). Bundesanzeiger 190 a, (1985).
  • Vonarburg, B. Homéothanik – Les plantes médicinales de l’homéopathie. (Haug Verlag, 2009).
  • Comité des produits médicinaux vétérinaires. Rapport de synthèse sur Bellis perennis. EMEA/MRL/663/99-FINAL (1999).
  • Kalbermatten, R. & Kalbermatten, H. Teintures mères végétales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2014).
  • Kalbermatten, R. Essence et signature des plantes médicinales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2016).

Images : Ceres Heilmittel AG, Kesswil

retour au lexique des plantes médicinales