VALÉRIANE
Valeriana officinalis L.
Essence : Attachement à la terre, dérivation, Terre Mère
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Essence et signature
Signature
Les fleurs de valériane développent un parfum entêtant. Personne ne tient facilement en place pendant une période prolongée dans un champ de valérianes en fleur tant il est chargé de tensions entre parfums, couleurs et formes. L’inflorescence est constituée d’une pseudo-ombelle, c’est-à‑dire qu’elle s’apparente à l’inflorescence des ombellifères, bien que ses corymbes groupés à l’extrémité de la tige ne soient pas structurés de manière aussi ordonnée que celle-ci. La couleur de la fleur va du blanc au rose pâle, elle semble transparente et légèrement phosphorescente. Au terme de la floraison, le calice se déploie en cupules plumeuses dont les motifs gris en filigrane sont caractéristiques de la plante au moment de la fructification. Les feuilles pennées sont composées de treize à vingt et une folioles. Elles sont pétiolées. Les folioles possèdent un limbe mince avec un bord denté et un sommet pointu. L’ensemble de la feuille procure une impression de tension, de déchirure, comme s’il s’agissait d’un schéma de vibration irrégulière à haute fréquence. Bien que la plante soit décorative, il y a peu de chances que quelqu’un ait l’intention de la mettre dans un vase au salon et ce n’est pas uniquement à cause de son parfum. Dès qu’on s’apprête à la cueillir, la tige se plie fréquemment. Ce phénomène est pour le moins étrange dans la mesure où la valériane résiste avec une relative fermeté pour peu qu’on la laisse à son emplacement naturel. Elle perd en revanche de toute évidence sa stabilité dès qu’elle est coupée.
Le caractère de la plante change du tout au tout au niveau de sa racine. D’innombrables racines minces et longues sont accrochées à son rhizome de l’épaisseur d’un pouce. Une fois déterrée et lavée, la racine ressemble à une longue barbe blanchâtre aux poils quasiment droits. La racine impressionne par sa plénitude et sa construction simple en parallèle ; les racines se blottissent les unes contre les autres. Bien qu’elle soit composée d’une multitude de racines isolées, l’ensemble de la souche procure une impression de calme et d’harmonie. On peut aisément imaginer à quel point la valériane est ancrée dans le sol au moyen de ses nombreuses racines isolées, à quel point elle est capable de se raccorder à la terre et d’évacuer ces énergies qui s’expriment justement dans la subtilité et la tension de ses parties aériennes. Les opinions sont très controversées quant à l’odeur de la racine de la valériane, qui est bien plus intense que le parfum de ses fleurs, mais d’un genre tout à fait différent. Bon nombre de personnes ne la supportent pas, il n’empêche qu’elle possède généralement des propriétés réconfortantes et des actions calmantes.
Un article à propos de la valériane serait incomplet sans mentionner la grande prédilection des chats pour cette plante. Une plante de valériane installée à l’extérieur deviendra rapidement un pôle d’attraction assidûment visité par tous les félins du quartier. Ils s’y vautrent, essaient d’y enfoncer leur tête, s’y allongent sur le dos et en consomment (bien qu’ils détestent généralement les autres matières végétales). Il est de notoriété publique que contrairement aux chiens, les chats recherchent justement les endroits pollués par les champs perturbateurs et qui ne sont de ce fait pas bénéfiques aux humains. De même que nous pouvons constater que les chats aiment se mettre au lit en compagnie des malades. De toute évidence, ces animaux de compagnie fort appréciés exercent une fonction importante pour l’être humain. Ils sont en mesure d’assimiler et d’évacuer les énergies qui rendent les humains malades. Nous constatons donc une symbiose énergétique entre l’être humain et le chat dont les deux protagonistes tirent un profit mutuel. Ces observations confirment les connaissances actuelles selon lesquelles la racine de valériane possède la faculté d’évacuer et de diminuer les énergies. Elle enlève le trop-plein de l’énergie nécessaire aux activités sensorielles et cérébrales et provoque ainsi un apaisement des activités nerveuses éprouvantes impossibles à arrêter.
Essence
La valériane a une force essentielle ayant une fonction d’intermédiaire et de dérivation. Elle évacue un excès d’énergie sensorielle et nerveuse et relie cette énergie à la terre, elle neutralise une surtension d’«électricité nerveuse». La valériane vient ainsi en aide au type de personne qui risque de ne plus avoir les deux pieds sur terre et de se mettre à flotter, qui déploie une activité intellectuelle excessive avec une tendance à la fuite mentale et une hypersensibilité sensorielle. Ce type de personne a souvent quelque chose de transparent, d’éthérique. Par son effet de «mise à la terre», la valériane rétablit l’équilibre entre l’activité intellectuelle et sensorielle et l’activité métabolique. La difficulté de l’utilisation de la valériane réside dans la polarité exacerbée, qui rend son application possible pour des traits essentiels opposés.
Fondamentalement, la pensée et les sentiments doivent avoir un rapport adéquat, ils doivent s’équilibrer. Si les sentiments dominent, il est impossible d’avoir des idées structurées et raisonnables. Mais si la pensée est dénuée de la chaleur diffusée par le cœur, on voit se former des produits mentaux isolés en disharmonie avec les lois vitales de la nature et du cosmos et mènent à des résultats destructifs.
La destruction peut alors se diriger vers l’intérieur ou vers l’extérieur. Vers l’intérieur, on a affaire à un amenuisement excessif des forces vitales, à une trop forte irritabilité, une nervosité, une hypersensibilité. Ceci correspond au type de personne décrit plus haut. Les conséquences destructrices de la pensée isolée qui s’extériorise sont de plus en plus fréquentes de nos jours.
Si les sentiments dominent, la pensée est affaiblie; elle évolue sans être contrôlée, déborde et ne parvient pas à être utilisée de façon ciblée. Les sentiments dominent, pas les soucis. Les sentiments prennent le mors aux dents, mais ce sont des pensées sur les sentiments, qui tournent autour des sentiments blessés, des compliments ou des reproches, de l’acceptation ou du refus. Les événements sont sans cesse revécus mentalement et en fait émotionnellement. Les pensées ne peuvent pas être limitées ni terminées, et encore moins structurées. Une agitation intérieure s’empare de nous à cause des sentiments.
Grâce à son type d’essence jouant la fonction d’intermédiaire et de «mise à la terre», la valériane peut avoir des effets équilibrants et sédatifs, y compris ces situations.
Botanique
Valeriana officinalis L., la valériane officinale , est une plante herbacée bisannuelle ou vivace de la famille des valérianacées. Ses parties souterraines sont constituées d’un rhizome court et cylindrique sur lequel sont regroupées les racines. Celles-ci peuvent atteindre 30 cm de long et forment de nombreuses racines latérales fines. Il en résulte un réseau de racines très dense qui ancre la plante dans le sol de manière très stable. Les parties souterraines de la plante dégagent une odeur caractéristique que les chats apprécient tout particulièrement… Au cours de la première année de végétation, la plante ne produit que des feuilles basales touffues et imparipennées. Ce n’est généralement que la deuxième année que se forment les tiges et les fleurs. Sur les tiges verticales, qui peuvent atteindre 150 cm de haut, les feuilles sont opposées. Elles sont également imparipennées, les pinnules étant elliptiques à étroitement lancéolées. L’extrémité de la tige porte l’inflorescence, dont les fleurs apparaissent de mai à août. Les fleurs elles-mêmes sont généralement de couleur rose clair, mais elles peuvent aussi être blanches et sont réunies en cymes en forme de parapluie. Elles dégagent une odeur agréable. Les fruits commencent à mûrir en août et sont dispersés par le vent.
Utilisation
Hippocrate, Sainte Hildegarde et Paracelse connaissaient déjà la racine de valériane en tant que médicament précieux et aujourd’hui encore, la valériane est l’une des plantes médicinales les plus connues et fait l’objet de recherches intensives. On trouve sur le marché des médicaments de nombreuses préparations, teintures et infusions. Les principaux domaines d’application thérapeutique de la valériane sont l’agitation et les troubles du sommeil d’origine nerveuse. Les patients qui prennent de la valériane font état d’une amélioration de la qualité du sommeil et des troubles associés, comme le syndrome des jambes sans repos ou l’anxiété, ainsi que d’une amélioration de l’agitation, y compris dans le domaine du trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH). En homéopathie, les douleurs sciatiques – douleurs nerveuses sourdes, lancinantes et irradiantes qui peuvent débuter par à-coups et se manifester par une sensibilité musculaire accrue, des crampes musculaires et des engourdissements – font également partie des indications. Les plantes calmantes et somnifères – valériane, avoine, houblon, millepertuis, lavande, mélisse, passiflore et autres – peuvent aider à réduire ou même à remplacer l’utilisation de médicaments synthétiques pour le sommeil (antihistaminiques, benzodiazépines), qui ne sont souvent pas aussi bien tolérés.
Ingrédients
La valériane, Valeriana officinalis L., contient de l’huile essentielle composée principalement de mono- et de sesquiterpènes. D’autres composants typiques sont divers acides comme l’acide acétique, l’acide valérique, l’acide isovalérique et l’acide myristique ainsi que leurs composés esters.
Références
- Hänsel, R. & Steinegger, E. Hänsel / Sticher Pharmacognosie Phytopharmazie. (Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft GmbH, Stuttgart, Allemagne, 2015).
- Madaus, G. MADAUS LEHRBUCH DER BIOLOGISCHEN HEILMITTEL BAND 1-11. (mediamed Verlag, Ravensburg, 1990).
- Bent, A., Moore, D., Patterson, M. & Mehling, W. Valerian for sleep : A systematic review. Am J Med 119, 1005-1012 (2015).
- Shinjyo, N., Waddell, G. & Green, J. Valerian Root in Treating Sleep Problems and Associated Disorders-A Systematic Review and Meta-Analysis. J. Evidence-Based Integr. Med. 25, 1-31 (2020).
- Anheyer, D., Lauche, R., Schumann, D., Dobos, G. & Cramer, H. Herbal medicines in children with attention deficit hyperactivity disorder (ADHD) : A systematic review. Complément. Ther. Med. 30, 14-23 (2017).
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- BGA/BfArM (Commission D). Valeriana officinalis (Valeriana). Bundesanzeiger 190a, (1985).
- BGA/BfArM (Commission E). Valerianae radix (racine de valériane). Bundesanzeiger 90, (1985).
- Kalbermatten, R. & Kalbermatten, H. Teintures mères végétales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2018).
- Kalbermatten, R. Essence et signature des plantes médicinales. (AT Verlag, Aarau, Suisse, 2016).
Images : Ceres Heilmittel AG, Kesswil.


